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Par Amour Du Guingois
Par Amour Du Guingois
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20 janvier 2010

Un coup d'oeil dans la rétro : 2009 au cinéma

Après les concerts, petite rétro cinéma de cette année 2009. Quelques commentaires qui paraîtront peut-être aussi obscurs que les salles qui les auront suscités, mais cette sélection n'aura aucunement prétention de refléter une saison cinématographique dont j'ai loupé beaucoup d'incontournables (volontairement ou pas : il y a beaucoup de films qui sortent et puis j'aime aussi à rester chez moi pour lire la pleïade le soir au coin du feu, mon fidèle lévrier à mes pieds). Pas non plus la prétention de faire de la critique pointue, judicieuse et référencée, mais juste quelques impressions et coups de coeur enthousiastes à partager (ou pas). Mis à part un top 5 de 7 films, les films ne sont pas classés par préférence et les bandes annonces sont en liens sur les titres des films.

Le Top 5 de Tuco

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Un Prophète de Jacques Audiard
L'ascension d'un petit caïd enchristé pour 6 ans qui trouvera sa voie entre les clans corses et arabes de la prison. Une radiographie de la société à travers le prisme de l'emprisonnement et un récit implacable sur la misère, la violence et surtout sur la conquête du pouvoir. A la fois hyper réaliste dans sa description de l'univers carcéral et aussi complètement fantasmé et métaphysique, avec au coeur du film la trahison et la métamorphose, thèmes déjà présents dans les précédents Audiard (Sur mes lèvres et De battre mon coeur s'est arrêté pour ne citer que ces 2 là). Un rythme maîtrisé du début à la fin, 2 h et demie sans baisse de tension, la réalisation donnant le vertige entre style et esthétisme très sophistiqué mais jamais gratuit, jamais dans le clinquant ou l'esbroufe. La grande force d'Audiard étant que malgré le côté onirique que prend parfois son histoire, il ne quitte jamais vraiment l'univers du polar pur et dur. Le résultat est qu'il gagne sur les 2 tableaux. Le casting (que des acteurs peu connus à part Niels Arestrup
Arestrup) laisse sur le cul. Bref, que des bonnes raizonzons d'aller au cinoche (ha ha)

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La route de John Hillcoat
Un père et son fils tente de survivre dans un monde
post-apocalyptique. Un film bouleversant et visuellement  fascinant sur un monde en train de perdre son humanité. Le rythme est lent mais sans faiblesse. Viggo Mortensen est une nouvelle fois totalement juste dans le rôle de ce père tiraillé et meurtri, et la courte apparition de Robert Duvall, un des plus grands acteurs américain sa génération, est inoubliable. La réalisation, classique et sobre, ne sombre jamais dans la surenchère, ni de la violence ni du sentimentalisme (on frémit en imaginant ce que Spielberg aurait fait d'un tel sujet, ho ben tiens il l'a fait avec la Guerre des mondes...). Nick Cave et Warren Ellis (déjà responsable de la sublime musique de L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, évoqué ici et ) signent le score sombre et angoissant de ce grand film, à la fois désespéré et profondément humaniste.

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The Wrestler de Darren Aronofsky
Le grand retour de Mickey Rourke. Mickey le ravagé dans le rôle de Randy "The Ram" Robinson, star déchue du catch des années 80. Filmé comme si l'on était constamment derrière son épaule, The Wrestler c'est un peu Rocky dirigé par les frères Dardennes. Une plongée dans l'univers glauque et violent de l'Amérique white trash et des circuits de catch amateur. Darren Aronofski (qui réalisa en 2001 le radicalement différent mais tout aussi puissant Requiem for a dream) réussit le tour de force de mettre le spectateur en empathie avec son personnage principal, bourrin attendrissant et paumé, looser pathétique mais réellement touchant. Certains reprocheront quelques grosses ficelles mélodramatiques mais personnellement je les ai parfaitement acceptées. On en sort sonné, KO, comme acculé dans les cordes à l'issue un combat perdu d'avance. Quand à Mickey « Motorcycle Boy » Rourke, il semble tellement habité par son personnage (leurs 2 histoires se rejoignant dans la détresse et le gâchis) qu'il est dur d'imaginer ce qu'il fera par la suite...  Le film se clos sur une ballade désabusée de Springsteen«Have you ever seen a one-armed man punching at nothing but the breeze? If you've ever seen a one-armed man then you've seen me... »

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Boy A de John Crowley
En Angleterre, un jeune homme essayant de se construire une nouvelle vie, sous une nouvelle identité se retrouve rattrapé par un passé terrifiant. Périlleux de faire le pitch de ce long-métrage britannique tant l'intérêt est de découvrir une intrigue mystérieuse qui ne se dévoile qu'au fur et à mesure. Il y a un style délicat dans la mise en scène de cette histoire abominable abordée avec pudeur et sensibilité. L'atmosphère est intrigante et le ton différent, au delà du polar ou du thriller standard. Fragile et marquant. Avec l'extraordinaire Peter Mullan (l'inoubliable Joe de My name is Joe de Ken Loach) et Andrew Garfield touchant de vulnérabilité.

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A l'origine de Xavier Giannoli
Un escroc se fait passer pour un chef de chantier d'une grande société de travaux publics et reprend les travaux d'un échangeur d'autoroute abandonné quelques années plus tôt, faisant revivre une ville entière du nord de la France mais l'entraînant aussi dans son mensonge.  Xavier Giannoli s'empare d'un fait divers et, sans chercher à faire un véritable film social, choisit plutôt la voie du lyrisme et du tourment de son personnage principal. Et ça marche : mi fable sociale, mi thriller sans réellement choisir son camp, le film n'en reste pas moins captivant. 2H10 intenses dans le froid et la boue, entre le ballet des machines sous la pluie soigneusement chorégraphié et la stupeur d'un petit arnaqueur, dépassé par les événements, sentant son propre piège se refermer inexorablement sur lui. Tous les personnages sont bien étudiés, et leurs interprètes ont l'épaisseur nécessaire pour faire passer quelques situations moins crédibles. François Cluzet est magnifique, trouvant ici le rôle idéal pour exprimer, toute son angoisse et sa vulnérabilité. Superbe photographie (Glynn
Speeckaert) et score à la hauteur de Cliff Martinez.

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Brendan et le secret de Kells de Tomm Moore
Le film d'animation franco-irlandais  qui met une claque aux films américains. D'une classe et d'une belle audace graphique. Jeu avec la perspective traditionnelle, références esthétiques aux enluminures médiévales celtes mélangées à un style cartoon américain, et des influences plus récentes. Une grande leçon de dessin, un belle fable dans un écrin merveilleux.

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Numéro 9 de Shane Acker
Plutôt éreinté par les critiques pour causes de scénario simpliste et de trop grande ressemblance avec Wall E (que je n'ai pas vu), ce film d'animation produit notamment par Tim Burton et qui met en scène des personnages de poupées dans un monde post-apocalyptico-gothico-steampunk n'en est pas moins  éblouissant visuellement, esthétiquement et poétiquement. L'intérêt du film est surtout son climat, et si la simplicité du scénario est à la fois sa qualité et son défaut, ce côté naïf et poétique est réellement charmant... Non vraiment, les critiques ont eu la dent dure.


D'autres toiles

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Gran Torino de Clint Eastwood
Soyons clair, avec Clint je fais mon gros difficile. Après m'être pris dans la gueule Million Dollar baby, Mystic River et Lettres d'Iwo Jima dans la même décennie, je place la barre easwoodienne très très haut. Alors que tout le monde s’est extasié devant cette nouvelle livraison (relecture du personnage de Dirty Harry, testament cinématographique du grand Clint selon certains), je suis resté un poil sur ma faim : le fil blanc dont sont cousus les bons sentiments de cette histoire (un vétéran de la guerre de Corée, raciste et acarîatre qui se liera d'amitié avec le petit gars d'origine asiatique) est un peu épais et le film tient surtout grâce au magnétisme de son interprète principal qui ne se donne même plus la peine de parler mais grogne et éructe comme un vieil ours mal léché. Ceci dit, même un Eastwood pépère réserve quelques belles surprises et ce n’est qu’à la toute fin que le film prend tout son sens. Ecrire tout ça me une sacrée envie de le revoir, soyez sympa, ne dites pas Clint que j'ai émis quelques réserves, il est susceptible le vieux...

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Loin de la terre brûlée de Guillermo Arriaga
Vu la classe de son CV (scénariste de 21 grammes et Babel d'Alejandro González Inárritu, et aussi de Trois Enterrements de Tommy Lee Jones, excusez du peu.) on attendait Guillermo Arriaga au tournant pour sa première réalisation. Comme pour les films de Inarritu plusieurs intrigues se mélangent, s'entrecroisent, mêlant présent et passé tout au long du film. Sans avoir l'intensité des réalisations évoquées plus haut, et réutilisant un « système narratif » qui pourrait s'avérer répétitif, le film est tout de même une belle réussite grâce notamment à 2 superbes portraits de femmes meurtries, Charlize Theron et Kim Basinger.

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Dans la brume électrique de Bertrand Tavernier
Légère déception pour ce film réalisé par Tavernier aux USA. Un peu le cul entre 2 chaises, ni complètement américain ni européen non plus, le film souffre d'un rythme un peu mou et les derniers plans semblent avoir été imposé au réalisateur français, tant ils ramènent le film sur un côté fantastique qui ne colle pas du tout avec le début.  A vrai dire je crois que je suis un peu passé à côté. Pourtant Tommy Lee Jones y est une nouvelle fois impérial dans ce rôle de flic alcoolique. A la fois monolithique et fragile. Tout dans les yeux. A noter également la présence fantomatique de Levon Helm  (batteur de The Band) et la participation rigolarde de Buddy Guy qui, vus ses talents d'acteur, a bien fait de choisir la guitare...  Rattrapage vidéo obligatoire.

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Coraline de Henry Selick
Il y eu bien sur "L’étrange créature du lac Noir", diffusé le 19 octobre 1982 à la dernière séance (merci Mr Eddy) avec les lunettes fabriquées maison (avec des intercalaires de classeurs bleus et rouges), puis Captain Eo, croûte lucaso-coppolienne avec Michael Jackson vu chez Disney au début des années 90 ou encore un film animalier bien ringard au Futuroscope  de Poitier, mais Coraline serait mon premier  véritable grand film en 3D au cinéma. Alors évidement, voir en relief  l'univers de Tim Burton et Henry Sellick (responsables du cultissime Etrange Noël de Mister Jack, rien de moins!) sur grand écran à quelque chose de magique et d'époustouflant, malheureusement, j'aurais beaucoup de mal à me concentrer sur l'intrigue, occupé que je serais à sans arrêt retirer et remettre mes lunettes, pour voir la différence. La réalisation est assez impressionnante, les couleurs et les textures vraiment chouettes, mais il manque un je ne sais quoi qui faisait la différence dans  Mister Jack ou les noces funèbres. A revoir tranquille chez soi sans ces saloperies de lunettes.

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Soul Power de Jeffrey Levy-Hinte
Super documentaire qui fait pousser la coupe afro et le col pelle à tarte, sur le festival de musique afroméricaine organisé en 1974 au Zaïre pour le match  de boxe Mohamed Ali / George Foreman, réalisé à partir du matériel déjà utilisé pour le célèbre When we were kings (qui, lui, s'attachait au combat). En vedette, la crème Soul et Funk de l'époque : James Brown, BB King ou encore Bill Withers. Musicalement grandiose, on pourra regretter cependant, qu'il n'y ai qu'un seul titre live par artiste (et pour JB et BB c'est malheureusement très frustrant) mais  tout ce qui concerne les à côtés du concert est également historiquement passionnant...

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Whatever Works de Woody Allen
Quand Larry rencontre Woody! Larry David (Monsieur Seinfeld et Curb your enthousiam, soit quasiment Dieu en personne) chez Woody (Dieu en personne). C'était trop beau pour être vrai. Le résultat n'est peut-être pas tout à fait à la hauteur de ce que l'on attendait (quelques facilités et un rythme pas toujours soutenu) mais qu'importe, on se marre bien, et on jubile même sur la fin, Woody se lâchant carrément pour retrouver le ton provocateur et jouissif de ses premiers films.

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Public Enemies de Michael Mann
Pas un chef d'oeuvre, mais un beau film reposant en grande partie sur le duo Johnny Depp/ Marion Cottillard. Filmé très près des personnages, en caméra numérique super-haute-dèf-machin-chose, on est vraiment au coeur de leur histoire. On sent le frisson sur leur peau et la chaleur de leurs corps enlacés dans une nuit de cavale. Un bon Michael Mann qui revient en forme après un Miami Vice un peu soporifique mais sans toutefois retrouver la grâce et la force de Ali ou de Heat.

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Partir de Catherine Corsini
Un divorce qui tourne à la tragédie. Très réussi, très juste, notamment grâce à l'interprétation de Christin Scott Thomas, rayonnante et donc éblouissante, qui rarement n'aura été aussi bien filmée. Certainement un de ces meilleurs rôles après Il y a longtemps que je t'aime. Un bémol tout de même : la fin, un peu abrupte, m'a semblé moins convaincante. Mais les sentiments et la justesse des personnages l'emporte.

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Là-haut de Pete Docter et Bob Peterson
ça commence très bien avec l'évocation nostalgique d'une love story à l'ancienne, puis une rencontre (assez drôle quoique prévisible) entre ce vieux monsieur aigri et un jeune explorateur gaffeur et pot de colle, puis le duo part en expédition et portée par des millions de ballons, la maison décolle tel un dirigeable Monthy Pythonien. C'est à la fois charmant et spectaculaire, bref du pur Pixar! (Toy Story, Mille et une pattes, Monstres et compagnie, Nemmo, Ratatouille, dans le genre, c'est quand même la crème)! La 2ème partie de l'histoire (l'exploration d'un pays imaginaire) est moins enthousiasmante et graphiquement inégale, le meilleur (le dabou un oiseau assez hilarant et  Génialissime « Dug » chien type Golden plus vrai que nature), côtoyant le moins bon (les autres chiens sont assez laids et l'animation ce cette meute est un poil décevante ) et la fin du film est sans grosse surprise. Au final, une impression  mitigée malgré le régal visuel pixarien...

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Demain dès l'aube de Denis Dercourt
La relation de 2 frères dont l'un est un pianiste virtuose en pleine crise et l'autre un adepte de jeux de rôle qui perd le contact avec la réalité. Pas toujours crédible, mais on se laisse prendre grâce à l'interprétation des comédiens (Mention spéciale à Jérémie Régnier et Gérald Laroche qui campent des personnages très inquiétants.). La réalisation est sobre et tendue. Dommage qu'ici la photographie ne soit pas plus soignée et élégante notamment pour les scènes "Napoléoniennes" ce qui aurait accentué le contraste entre les 2 univers. A ce niveau là on est quand même loin de Duellistes ou de Barry Lyndon et c'est tout de même un poil en dessous du précédent film de Denis Dercourt : La Tourneuse de pages un excellent thriller psychologique (autre film très sympa du même réalisateur, mais dans le registre de la comédie  : les Cachetonneurs)


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Démineurs de Kathryn Bigelow
L'enchaînement des missions d'une équipe de démineurs de l'armée américaine en Irak, certains de ses membres jouant sans arrêt avec la mort et devenant accro à ce jeu morbide donnant d'une certaine façon un sens à leur vie. Un film coup de poing, sans fioriture, oppressant, ne cherchant pas à faire de la « belle image » et qui ne brosse pas le spectateur dans le sens du poil. Un rapide retour au pays vers la fin du film rappelle bien évidement  Voyage au bout de l'enfer de Cimino référence quasi inévitable du film sur les traumatismes de guerre. Sans égaler ce modèle ultime, Démineurs reste une réussite de cinéma tendu, nerveux, éprouvant...

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Mary & Max de Adam Elliot
Mary est une petite fille, vivant en Australie, complexée et ignorée de sa famille. Max est un juif new-yorkais, freak inquiétant, quasi autiste. Comment vont-ils se rencontrer? C'est ce que raconte ce film d'animation australien qui fait du bien. Tout d'abord parce qu'il est réalisé à l'ancienne (genre poupée et pâte à modeler) et que ce n'est pas une bouse en image de synthèse de plus. Ensuite parce que ce n'est pas spécialement un film pour les enfants. Le scénario et le ton seraient plutôt ceux d'un film américain indépendant. Mi noir et blanc, mi couleurs délavées seventies. Inclassable, drôle, d'un humour caustique et décalé. Barré, angoissé  mais rafraîchissant.

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Micmacs à tire-larigottire-larigot de Jean-pierre Jeunet
Sans pinaillage : c'est un bon divertissement, drôle, plein de bons sentiments sans tomber dans le cul-cul la praline, plastiquement réjouissant, chouette casting, le film rempli son contrat à ce niveau là. Avec pinaillage : ok, mais c'est quand même vachement moins excitant que les précédents Jeunet, non? A mi chemin entre "Delicatessen" et "Amelie Poulain" sans en avoir complètement le bricolo absurdo poétique de l'un et le côté chaleureux, plus "grand public" de l'autre. Jusqu'à présent chacun de ses nouveaux films était surprenant, différent du précédent et amenait une "couleur" de plus à sa palette alors que là c'est plutôt du recyclage de son savoir faire (avec clin d'oeil et autocitation à la clé) et plutôt moins bien ficelé que d'habitude. C'est, certes, toujours plein d'invention et avec Jeunet, on plane bien au dessus de la majorité des comédies actuelles du cinéma français, mais ce film ne sera sans doute pas aussi marquant que le reste de sa filmographie.

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L'Imaginarium du docteur Parnassus de Terry Gilliam
N'en
déplaise à la secte des adorateurs inconditionnels de Terry Gilliam dont je fréquente au moins 2 de ses membres qui ne manqueront pas de m'étriper après avoir lu ces lignes (Mais y m’font pas peur, qu’elles-z-y viennent ces lopes !)  ; le dernier Gilliam m'a laissé une drôle d'impression. Comme un sentiment d'inachevé. Il y a évidement un imaginaire incroyable, quelques séquences magnifiques, la savoureuse participation de Tom Waits qui, faisant le malin, trouve ici un rôle à pleine mesure de son talent, mais le côté confus et brouillon de l'histoire m'a fait souvent décrocher. Dictée par la nécessité de remplacer Heather Ledger décédé pendant le tournage, la répartition de son rôle à la fois à Jude Law, Colin Farell et Johnny Deep est une idée assez géniale qui fonctionne à merveille, apportant au film une folie et un imaginaire supplémentaire mais à côté de ça, certaines séquences se passant derrière le miroir, dans l'imaginarium du Docteur (Christopher Plummer dans une très émouvante interprétation), sont tellement cheap (indigence des images de synthèses, certainement hélas, par manque de moyen) que cela fout tout en l'air. Je sais bien que le fond est plus important que la forme mais quand un film repose autant sur son côté visuel, le manque d'unité dans la qualité est assez gênant, et il est parfois dur de rester concentré sur l'histoire...

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Avatar de 2 heJames Cameron
Avatar : petit film intimiste américain, sorti dans l'anonymat à la fin de l'année 2009. Hum... Avatar est un film piège :  un grand plaisir oui, mais avant tout, pour les yeux. Techniquement et visuellement hyper spectaculaire (la 3D y fait beaucoup, mais le film devrait, à priori, être aussi super efficace en projection traditionnelle), bien ficelé, il souffre aussi d'un scénario qu'on aurait aimé un poil (de cul de Na'vi) moins manichéen et plus original. James Cameron, en bon faiseur hollywoodien réussit à captiver l'assistance durant plus de
ures et demie, ce qui n'est pas rien certes, mais avec une simple trame de western type Danse avec les loups ou Little big man (excellentes références au demeurant) mais rien de plus. Faut-il pour autant bouder son plaisir? A vrai dire non, vu qu'on n'en attendait pas beaucoup plus de Cameron, cinéaste hyper efficace mais pas toujours hyper subtile!. Plus embêtant, le score symphonico-new-new age de James Horner qu'on a connu plus inspiré. Pas aussi insupportable que Celine Dion sur Titanic, mais pas loin...

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Tetro de Francis Ford Coppola
Le retour du Parrain. Un film surprenant, Coppola ne cherchant pas à appliquer la même recette à chaque fois, et semblant là retrouver une nouvelle jeunesse cinématographique. Un noir et blanc magnifique, un casting excellent, pas de «stars»à l'exception de Vincent Gallo et de Klaus Marria Brandauer et une révélation, Alden Ehrenreich  (mi Brad Davis mi Leonardo Dicaprio, ça devrait marcher pour lui...). La première partie du film est éblouissante, audacieuse  avec mélange de style visuels, changement de ton et de rythme, un climat tragique mais aussi plein d'humour, pour cet affrontement tendu entre 2 frères se retrouvant après des années de rupture. La deuxième partie est plus maniérée et la fin, un peu trop appuyée, sombre un peu dans le mélo lourdingue, sans quoi le film était quasi parfait.


Les plaisirs coupables

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L'attaque du métro 123 de Tony Scott
Un Tony Scott étonnement plus sobre que prévu. Une prise d'otage dans le métro new-yorkais avec un affrontement classique mais réussi entre John Travolta et Denzel Washington sans que les scénaristes se croient obligé de faire péter la ville entière, ça s'apprécie (bon, je rassure les amateurs,  il y a quand même une poursuite en voitures - avec cascades à la clé - qui ne sert strictement à rien à la fin, sacré Tony...). Franchement dans le genre « pas prise de tête » c'est assez réussi. Une bonne série B (bien que j'imagine que si on arrive à payer Denzel et John dans le même film, on ne doit plus appeler ça une série B). Un futur film du dimanche soir. Dès fois on en demande pas plus.

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Clones de Jonathan Mostow .
En apparence un polar SF de plus mais qui se révèle être plus malin que prévu et donc une assez bonne surprise. Efficace, intéressant visuellement, avec un semblant de réflexion sur la technologie, le règne des machines (Jonathan Mostow avait réalisé  Terminator 3), la réalité virtuelle, le refus de vieillir, etc etc. Pas super original, ni super surprenant non plus mais plutôt sympathique au final (une fin à la John Carpenter, façon Escape from LA). A revoir en vidéo pour voir si je ne me suis pas emballé.

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District 9 de Neill Blomkamp
Un film de SF bien  trash produit par Peter Jackson, qui avant d'être habitué au gros kouglofs cinématographiques (la trilogie du Seigneur des anneaux – trilogie ça doit vouloir dire 3 fois trop long - et le pénible remake de King Kong) savait torcher à ses début les réjouissants Braindead ou Fantômes contre fantômes (et dans un autre style, l'excellent Créatures célestes). Filmé caméra à l'épaule comme un reportage télé, District 9 mêle SF, critique sociale et bon film d'action. Ça charcle, ça gigle, ça explose, bref ça chie sévère chez les crevettes (nom donné aux Aliens parqués dans les bidons ville de Johannesburg). Redoutablement efficace et pas con du tout.

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Volt, star malgré lui de Chris Williams et Byron Howard
Trop mignon le petit chien! Trop délire le hamster! Trop cool le chat! Trop poilant les pigeons.! Parfois c'est bien cool d'emmener sa filleule au cinéma.

 

Quelques bonnes déceptions

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Inglorious Basterds de Quentin Tarantino
Un Tarantino poussif qui ne force pas beaucoup son talent. Certes il y a toujours ses savoureuses et interminables scènes de dialogues (qui précèdent en général une explosion de la violence) et une direction d'acteur épatante (Brad Pitt fait un savoureux numéro et Diane Kruger est totalement éblouissante).mais globalement c'est plutôt décousu, avec de bons moments de cinéma reliés entre eux de manière un peu faiblarde. Et puis surtout, c'est à la fois un western spaghetti, un film de guerre, un film romanesque, un film gore, un film burlesque, un film sur le cinéma... ça fait beaucoup à la fois. Et là ou le mélange de genres bien délirant marchait dans Kill Bill, il fonctionne beaucoup moins dans le cadre d’un film historique.  Maintenant si vous aimez les sandwichs rillettes/cancoillotte/anchois/confitures de fraises, pourquoi pas...

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Bancs Publics de Bruno Podalydès
Grosse déception car j'avais beaucoup aimé certains  films  de Bruno Podalydès (Dieu seul me voit et Liberté-Oléron par exemple). Le casting est proprement incroyable mais, passé ce tour de force, on ne voit ici qu'une cohorte d'acteurs tous venus faire leur petit numéro sans que le film ne décolle et prenne réellement corps. L'histoire patine, les gags aussi, le rythme est désespérant. Je ne vois pas grand chose à sauver de ce naufrage. Vraiment surestimé par la critique.

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Star Trek de J.J. Abrams
Pas désagréable mais pas spécialement impressionnant non plus, cette nouvelle version grand écran de Star Trek se laisse voir (des effets spéciaux plutôt réussis) mais s'oublie aussi vite. La faute à un casting plutôt  faiblard (des jeunes acteurs plutôt falots, la présence de Leonard Nimoy en personne ne suffisant pas à rattraper le coup). Vite vu, vit oublié. (En même temps, je suis loin d'être un trekker)

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Le dernier pour la route de Philippe Godeau
L'adaptation un poil trop sage d'un roman de Hervé Chabalier qui racontait son combat contre l'alcool. François Cluzet  y est  moins convainquant que d'habitude et se fait quasiment voler la vedette par Michel Vuillermoz. A vrai dire, pas un souvenir très marquant.

Aucun ticket de cinéma n'a été déchiré durant cette rétrospective. Je les garde tous bien amoureusement (rangé dans une boite de camembert prévue à cet effet), comme le garçon mania... méticuleux que je suis.

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Commentaires
M
Ha, non! je m'insurge, Toutou. Public Ennemies est le plus mauvais film de M. Mann, indigne de lui, ennuyeux et super cucul! Mérite pas d'être dans ta sélection! <br /> Quand à "Un prophète", pffffffffuiii! Quel chef d'œuvre... First place, je suis bien d'accord.
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J
Il y à comme de l'échoécho sur ta pagepage......<br /> Et quelques apostrophes manquantes.
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