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Par Amour Du Guingois
Par Amour Du Guingois
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10 janvier 2010

Un coup d'oeil dans la rétro : 2009 en concerts (2)

Suite de la remise des “Tuco's live Awards”
De nouvelles anecdotes totalement incroyables et essentielles (voire époustouflantes)


Tuco du concert le plus long : 5 h de funk avec George Clinton et Joseph Antony  au Cabaret Sauvage (3 Août)

visuelBSFwebAprès que Joseph Anthony et son Spasm Band eut sérieusement chauffé l'assistance avec sa médecine vaudou funkoïdo-reggae-dub (mention spéciale au sax diabolique et tonitruant), George Clinton, looké dans son inimitable style «Perroquet bouffi en peignoir de bain multicolor», débarque avec son gang sous le chapiteau du Cabaret Sauvage et c'est parti pour 3 heures et demie de funk torride et moite. Grosse ambiance pour un public de fans, dansant et chantant à l'unisson, a l'exception de Tuco qui pour rien au monde n'aurait voulu gâcher une aussi belle chorale. Les grands classiques de Funkadelic et Parliament s'enchaînent immédiatement, sans interruption, et ça ne débande pas pendant une heure et demie: funk, jazz, soul, rap et même si Clinton ne semble pas au top sur un plan personnel (la voix un peu juste, le déplacement hasardeux) sa tribu assure largement le spectacle : va et vient perpétuel des musiciens et danseurs sans que le groove n'en pâtisse, inévitable guitariste en couche culotte, etc, etc. Bref, le show est à la hauteur et l'ensemble a quand même de la gueule. La 2ème partie du concert est moins tendue, un poil chaotique : la scène n'est guerre plus grande que ma cuisine et ils sont au moins 15 ou 16 dessus, alors bien sur, c'est parfois un peu le bordel mais qu'importe. Final en apothéose, quand Marry Griffin, hurleuse «TinaTurneresque» vient taper un blues incroyable qui nous cloue sur place, Big George s'en arrachant lui-même la perruque! Le Cabaret Sauvage en été étant le lieu idéal pour l'exercice du traditionnel debrieffing houblonné d'après-live, c'est avec Jimson Weed (encore lui) qu'on s'y colle, refaisant le concert et puis aussi le monde, allez hop, pendant qu'on y est, ça ne nous coûtera pas plus cher. Enfin, tard dans la nuit (ou tôt le matin, c'est selon) on erre dans le 19ème pour trouver un taco, le groove tournant toujours dans nos crânes : « Ow, we want the funk! Give up the funk! Ow, we need the funk! We gotta have that funk! »

Clinton_ticket

Quelques liens
Du sax, de la trompette, un peu de danse et de la guitare électrique



Tuco du concert le plus panoramique : Kent à la Cigale (19 novembre)

Kent ayant souvent porté un soin particulier à ses premières parties, la soirée commence sous les meilleures augures avec Lisa Portelli. Planquée derrière sa guitare électrique, ce petit bout de femme, ne s‘en laisse pas imposer et capte l'attention de la salle lors d’un set court mais envoûtant. Puis vient l'heure du Panorama Tour.

album_4548Apparté flash-backo nostalgique : Kent. Comment dire... Je suis un fan de longue date. Depuis Starshooter. «Pas fatigué» (1982), l'album à la pochette des Chiens Punks dessinée par Kent en personne et qui m'avait tant impressionné. «Papillon de nuit» que je chantais en yaourt, comprenant à moitié les paroles (avec ma fidèle raquette de tennis pour faire la guitare). Starshoot' séparé, il y eu son 1er single solo, «Partout c'est la merde» que j'avais enregistré sur Radio 7 et que j'écoutais en boucle, à fond les gamelles dans ma piaule. Puis Kent disparut, non pas de la circulation mais des médias, se cherchant musicalement, jusqu'à «J'aime un pays» puis surtout «Tous les mômes» dont je devenais, à l'époque, raide dingue. Nous étions en 1991, j'écoutais Nirvana, les Pixies, et même Fugazzi (oui Fugazzi...) mais plongeais illico dans son univers pourtant peuplé d'accordéons, de contrebasses et de scies musicales – sans jeu de mots – comme sur la BO de Delicatessen. Pour Kent le punk ne semblait plus être qu'un lointain souvenir sauf sur scène où je le vis, pour la première fois, ce jeudi 13 octobre 1994, finir son concert à la Cigale en se roulant par terre comme en dément. Dès lors je décidais de ne pas louper un récital du loustic quand il se produirait à portée de Bus/Metro/RER et je m'y tiendrais* durant les années suivantes sans jamais le regretter. Fin de l'apparté.

Kent_CigaleCe soir, 15 ans plus tard mais dans cette même cigale, Kent accompagné de Fred Pallem vient présenter son Panorama Tour, soit une relecture à 2 guitares de son répertoire, succès mais aussi chansons moins connues, de «Starshooter» (1978) à «L'homme de Mars» (2008). Le tout devant un public visiblement conquis d'avance. Le concert démarre plutôt bien et trouve rapidement son rythme de croisière. Après avoir changé de place (pour éviter le voisinage d'énergumènes qui semblent être plus venus pour papoter que pour écouter de la musique. S'il n'y en a que 3 dans la salle ils sont forcément pour moi) je profite pleinement de la suite des événements. Le  live reflète bien l'album donnant son nom à la tournée, les nouvelles versions sont pertinentes, les relectures des titres de Starshooter sont étonnantes et toujours judicieuses. Kent est en grande forme, racontant avec humour pas mal d'anecdotes entre chaque morceau et Fred Pallem, l'homme de l'ombre, assure avec goût et discrétion. Pour cette date parisienne les invités ayant participé à l'album se succèdent dans la 2ème partie, avec notamment Jacques Bastello, grand complice des années 90 ainsi que les remarquables prestations d'Arthur H et de Suzanne Vega (superbe duo sur «Juste quelqu'un de bien»). Bémol, la multiplication des invités a aussi l'effet de casser le rythme du concert et finit par faire un peu défilé de people avec les présentations et compliments inévitables. Je suis moins fan, vocalement parlant, de Barbara Carlotti ou d'Agnès Jaoui, mais je semble le seul car le concert s'achève après plusieurs rappels triomphaux. Je ressors de la cigale, une fois de plus épaté et, comme en 94, me disant qu'entre Kent et moi, il aurait forcément une prochaine fois...
*Sauf pour la tournée Cyclone en 2000, mais bon c'est promis Kent, je ne le ferais plus.

Kent_ticket

56_Kent_La_Cigale_2009_Photo_Pierre_Terrasson

Photo : Pierre Terrasson

Quelques liens
Des photos du concert
Un live acoustique avec Jacques Bastello
Louis Louis Louis 2009


Tuco du concert le plus beau et invincible (Suteki Ni) : Manu à l'Elysée Montmarte (28 novembre)
l_751ac7c1f8dd4521805db4fa892445f2Je n’avais pourtant rien fait pour, écoutant assez peu de rock français, n'ayant même jamais entendu une seule note de Dolly, et je ne sais plus trop comment (sans doute la faute à Zegut), mais l’album de Manu m’est tombé dessus au milieu de l'année et j’en suis tombé amoureux. 12 titres, 12 tubes. Des mélodies évidentes et des textes limpides. Je me suis mis à l'écouter en boucle. Le matin dans mon Tucopod, la journée sur l'ordi, le soir dans mon disc man. Le gars qui sautillait dans le métro en chantant «Suteki ni» en japonais, c'était moi. Et si je ne me suis pas teint en roux, il s'en est fallu de peu. Je ne résistais donc pas quelques mois plus tard à aller voir de quoi il en retournait en live et, de peur de me retrouver dans une fosse entourées d'adolescent boutonneux (et donc pas vraiment à ma place), je trainais Blondin à L'Elysée Montmartre, pensant que ce dernier serait à même de me défendre en cas d'attaque prépubère (la morsure d'adolescent avec appareil dentaire étant extrêmement dangereuse). En fait le public de Manu s'avérerait être beaucoup plus varié que je ne le pensais et musicalement, je ne serais pas déçu. Loin de là. Pour cette dernière date, le groupe est en parfaite osmose. On sent l'expérience de la tournée mais pas la lassitude. Une énergie incroyable est au rendez-vous et les musiciens assurent comme c'est pas permis. Le summum est atteint avec une version longue de «Dans le yeux» psalmodiée en une prière lancinante comme un mantra orgasmique. Joli rendez-vous...

Manu_ticket

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Photo «Manu» : Nicolas Patault
Photo «Merci» : Zegut

Quelques liens
Photos du concert (Tonton Zegut)
Photos du concert (Nicolas Patault)



Tuco du concert le plus seul sur scène : Prix Wurlitzer pour Albin de la Simone aux 3 Baudets (14 décembre)

2433111751_4259c0e6eaAvec Alain (alias Duke Alan) on avait bien hésité. Valait-il mieux le voir ce soir là en solo ou le lendemain accompagné d'un groupe complet? Finalement, l'emploi du temps du Duke étant plus favorable à la première solution, on se décidait pour le concert en solo. Bien nous en prit. Seul au Wurlitzer,  Albin de la Simone s'amuse à jouer ses chansons absurdes, passant du loufoque à la gravité en quelques notes, dans des styles complètement différents, classique, jazz, se mettant parfois à groover discrètement le temps de quelques mesures. Du pur plaisir du début à la fin. Après s'être fait souhaiter un joyeux anniversaire par une salle sous le charme,  Albin décide de la faire chanter sur l'exquis "Mes amis" dont le refrain «Ce soir je mange mes amis» sera même repris du bout des lèvres par Tuco (habituellement prié de s'abstenir en pareille occasion, et alors Alain j'en parle même pas). Si c'est son anniversaire, c'est pourtant lui qui nous fait un cadeau, cerise sur le gâteau, en interprétant une intimiste et absolument magnifique reprise du Vertige de l'amour de Bashung (jouant pour l'occasion à la fois du piano et de la guitare parce que sinon ça serait trop facile !) Nous voila une nouvelle fois repartis dans le froid, mais tout chaud en dedans, la tête une fois de plus pleine de ritournelles loufoques et saugrenues. «Demain je mange mes amis, demain je mange mes amis, ho ho ho ho, demain je mange mes amis...»

Albin_ticket

Quelques liens
Mes amis
Vertige de l'amour

Photo Grégoire Alexandre

Voilà pour une année belle en décibels...  Evidement certains pourront arguer qu'il eut été plus judicieux de raconter tout ça, au fur et à mesure, un peu comme... Un peu comme sur un blog tiens!. Et bien qu'ils arguent... Qu'ils arguent...

Aucun ticket de concert n'a été déchiré durant cette rétrospective. Je les garde tous bien amoureusement, classés dans les CD, comme le garçon mania... consciencieux que je suis.


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